A la croisée des combats pour les droits des femmes, l’égalité de genre et l’accès aux soins et au cœur de la lutte contre le VIH/sida, la santé sexuelle et reproductive est un enjeu incontournable qui englobe notamment l’approche de la sexualité par les couples et la planification familiale, la santé sexuelle des femmes et des mères et la nécessité d’une prise en charge médicale de qualité.
Depuis la conférence du Caire en 1994, la santé maternelle, la santé sexuelle et la santé reproductive sont appréhendées dans une approche inclusive : le concept de santé sexuelle et reproductive étant défini comme « un état de bien-être général, tant physique que mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmités. Cela suppose donc qu’une personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, qu’elle est capable de procréer et libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent qu’elle le désire ».
Œuvrer à la promotion de la santé sexuelle et reproductive signifie alors combiner :
- l’accompagnement des hommes et des femmes dans leurs choix, l’information sur les méthodes de contraception et l’accès à une offre de planification familiale adaptée
- l’éducation à la sexualité, en particulier pour les jeunes
- la prévention et le traitement des IST et du VIH/sida et l’accès aux préservatifs féminins ou masculins
- le suivi de la grossesse, les soins prénataux, la prise en charge de l’accouchement, les soins du post-partum ; ainsi que la prévention de la transmission verticale du VIH/Sida (ou prévention de la transmission mère enfant – PTME)
- la prise en charge des grossesses non désirées, que ce soit par l’accès à des services d’interruption volontaire de grossesse dans les conditions prévues par la législation nationale ou par un traitement de qualité des complications découlant d’avortement réalisés dans de mauvaises condition de sécurité
- la prise en charge des victimes de violences sexuelles, plus largement la prévention et la lutte contre les violences liées au genre
- la réduction des risques sexuels pour les travailleuses du sexe
Les organisations de lutte contre le VIH/sida sont de plus en plus amenées à devoir prendre en compte les besoins des personnes vivant avec le VIH concernant leur santé sexuelle et reproductive.
Ces besoins sont très divers : cela peut aller des jeunes nés séropositifs qui se posent beaucoup de questions sur leur sexualité aux couples séropositifs qui souhaitent utiliser une méthode de contraception et s’interrogent sur les interactions éventuelles avec les ARV, en passant par les besoins spécifiques des femmes séropositives en terme de suivi gynécologique.
Les organisations de lutte contre le VIH/Sida ne sont pas toujours en capacité de pouvoir répondre directement à l’ensemble de ces besoins mais il est important de connaître ces questions pour pouvoir mieux les prendre en compte.
La mise en place de liens et de partenariats avec des structures intervenant dans le champ de la santé sexuelle et reproductive (ex : centre de planification familiale) est également une solution à développer.