La violence basée sur le genre est une violation grave des droits humains, interdite par le droit international en vertu de plusieurs instruments juridiques humanitaires, pénaux et relatifs aux droits humains, notamment la convention de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le protocole de Maputo de 2003. Si ces instruments constituent des engagements importants en faveur de l’élimination de la violence basée sur le genre, la société est encore loin d’avoir atteint cet objectif. L’accès à la prévention, au traitement et aux soins du VIH est également un droit de l’homme, couvert par des instruments juridiques tels que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, en vertu du droit au meilleur état de santé possible. Pourtant, d’importantes inégalités subsistent en termes de prévention, d’accès et de rétention dans les services de lutte contre le VIH.
Il existe de multiples liens bidirectionnels et agissant en synergie entre la violence basée sur le genre et le VIH. Il est prouvé que la violence basée sur le genre peut accroître le risque de contracter le VIH dans les régions où la charge de morbidité liée au VIH est élevée, réduire l’accès au traitement et l’observance de celui-ci, diminuer le nombre de CD4 et entraîner une augmentation de la charge virale. Les facteurs de risque et la vulnérabilité au VIH et à la violence basée sur le genre sont également exacerbés dans les contextes fragiles. En effet, on y observe des écarts persistants dans la portée et la couverture des services de santé sexuelle et reproductive/VIH et de lutte contre la violence basée sur le genre. Les opérations de soutien à la paix sont cruciales dans les contextes fragiles (en tant que débiteurs d’obligations et gardiens officiels) car leur action (et inaction) peut influencer les progrès en matière de VIH et de violence basée sur le genre, non seulement en termes d’accomplissement des mandats, mais aussi en termes d’impact sur les communautés où elles sont mises en place.
De nombreux engagements normatifs ont été pris concernant le VIH et la violence basée sur le genre dans le contexte des opérations de soutien à la paix, y compris leur intégration (directe ou indirecte) dans les mandats des opérations de soutien à la paix et dans des opérations plus vastes. Mais à quoi ressemble la traduction de ces engagements sur le terrain, dans des contextes fragiles ? Ce rapport analyse dans quelle mesure les preuves, les politiques, les orientations normatives et les engagements relatifs au VIH et à la violence basée sur le genre, ainsi que leurs liens, se traduisent par des actions sur le terrain dans des contextes fragiles. Ces questions sont examinées sous l’angle de la formation des opérations de soutien à la paix déployant des troupes africaines en Afrique et au-delà.
Avis du groupe de travail du Centre de ressources : « Une ressource intéressante qui balaye bien, au prisme du genre, les grands enjeux de la lutte contre le VIH. Cette ressource, très générale, présente un intérêt limité pour les acteurs agissant sur le terrain mais s’avère en revanche utile pour appuyer/développer un plaidoyer thématique.»
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Ce document a été soumis au groupe de travail par l’association partenaire du Centre de ressources Moto Action, basée au Cameroun. Moto Action s’appuie sur le tissu associatif camerounais pour mener de prévention et de solidarité contre le VIH/Sida portée par la moto. Il existe de nombreuses associations de lutte contre le VIH/SIDA réparties dans tout le pays qui disposent d’une expertise reconnue et éprouvée dans différents domaines d’activités (prévention auprès des populations vulnérables, prévention auprès des enfants, activités d’appui à la prise en charge etc..). Moto Action a travaillé à ce jour avec plus de 58 associations qu’elle a eu l’occasion de voir travailler sur le terrain.
En 2009, le Centre de Ressources & de Documentation de Moto Action Sida (CRD MAS) a été créé pour leur permettre de se retrouver et de bénéficier d’outils et de documentations adaptés à leurs problématiques professionnelles. Près de 5000 documents répertoriés par thème, consultables ou téléchargeables. Des kits de dépliants et d’affiches de prévention offerts. Une salle de lecture ouverte du lundi au vendredi de 9 à 18h à Yaoundé au Cameroun (route 1506, quartier Omnisports). Un accès gratuit pour toutes les associations de lutte contre les IST/VIH/Sida, des recherches documentaires personnalisées et désormais une sélection de ressources et documents accessibles à la demande sur motoaction.org. Pour toute information ou demande de documentation, bien vouloir contacter : Marie Thérèse Bamabilatena, Responsable du Département Ressources de Moto Action Sida. E-mail : mt@motoaction.org.