Le bien être psychologique des activistes est souvent négligé dans le contexte actuel où la lutte pour les droits des minorités sexuelles et de genre fait face à des défis socio-juridiques majeurs. « Derrière les luttes. Etat des lieux des besoins et services disponibles en matière de santé mentale et de bien-être des activistes de la diversité sexuelle et de genre au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry » est une analyse de la santé mentale des militants et militantes des minorités sexuelles et de genre en Afrique de l’Ouest coordonnée par AGCS PLUS.
Ce rapport, qui s’appuie sur une étude qualitative réalisée au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Guinée, met en évidence les besoins particuliers en matière de bien-être et de santé mentale des leaders de nos communautés. Cette étude exploratoire établit un bilan émouvant, tout en offrant des recommandations concrètes.
Comme le précise le rapport dans son résumé exécutif, « plusieurs défis ont pu être relevés pendant les entretiens et se résument principalement à l’environnement de travail anxiogène dans lequel les activistes évoluent, à l’insuffisance voire le manque de professionnel.le.s de santé mentale qualifié.e.s, au coût élevé des prestations en santé mentale et à l’insuffisance des financements orientés vers les enjeux en santé mentale des activistes. Pour mettre les activistes LGBTQ au cœur des enjeux programmatiques actuels, nous pouvons proposer des recommandations générales suivantes :
– La formation et l’information des professionnel.le.s de santé mentale ;
– Le plaidoyer politique auprès des autorités pour l’intégration des enjeux LGBTQ dans les politiques publiques, particulièrement en matière de santé et d’éducation ;
– Le financement des programmes et projets spécifiques à la santé mentale des activistes ;
– La création ou le renforcement d’environnements de travail sains et bienveillants ;
– Le recrutement des psychologues qualifié.e.s pour des prises en charges sécures et efficaces ;
– La création d’espaces de discussions et d’espaces récréatifs pour les activistes pour évacuer les pressions liées à l’activisme. »